Notre civilisation n’est pas
un espace à conquérir !
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, plein de componction, a présenté la transformation d’églises en mosquées comme une possibilité somme toute assez logique.
Lorsqu’on travestit à ce point la réalité dans un débat, on ne peut qu’éveiller des doutes dans les esprits animés des meilleures volontés.
Certes, l’islam s’est plu à évoquer les religions du Livre puisque chrétiens, juifs et musulmans ont en commun l’Ancien Testament, et que Jésus et Marie sont cités avec déférence dans le Coran.
Mais sous cette apparence œcuménique se cache une réalité toute différente.
Monsieur « Boubakeur » nous dit que c’est le même Dieu.
Or, dans le Coran, Le Dieu trinitaire des chrétiens est clairement visé comme une conception « associationniste », qui est le péché le plus grave.
Il y a, par ailleurs, peu de rapport entre le message évangélique du Christ, celui de l’Amour, et l’exigence de soumission formulée par le Dieu vindicatif qui transmit ses volontés à Mahomet.
À part l’idée d’un Dieu créateur unique, les théologies n’ont guère de point commun.
Le président du Conseil français du culte musulman nous dit encore que les rites sont voisins et fraternels.
Or, il n’y a rien en commun en ce domaine.
D’abord, l’une des innovations essentielles du christianisme se situe dans l’approche des rites que résume saint Paul :
« La vraie circoncision est celle du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre. »
Le rite vient après la disposition de l’esprit.
La précision du Coran sur les obligations rituelles s’oppose radicalement aux Évangiles qui indiquent un chemin à suivre, non des règles à observer.
De plus, les textes de l’islam manquent singulièrement de fraternité à l’égard des chrétiens.
Ainsi, la sourate 9 :
« Tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les, et guettez-les dans toute embuscade. »
La religion musulmane présente une particularité historique à laquelle la situation actuelle ne fait pas exception.
Elle s’est répandue par la conquête, et a soumis les mécréants conquis à la dhimmitude.
La présence d’un grand nombre de musulmans sur le territoire français a bouleversé notre laïcité mêlée de christianisme, tous deux apaisés.
Paradoxalement, on parle davantage de cette religion minoritaire que de nos traditions catholiques. Lorsqu’on s’inquiète, à juste titre, de la menace qui pèse sur notre identité quand on évoque la transformation d’églises en mosquées, on devrait aussi s’interroger sur le renoncement à cette identité qui vient de notre ignorance et de notre mollesse.
La France couverte d’églises, de cathédrales, de couvents et d’abbayes, parcourue en tous sens par des pèlerinages et des processions, a laissé la place aux foules de consommateurs qui se pressent dans les hypers, si possible le dimanche.
La visibilité d’une minorité religieuse importée a réveillé le laïcisme au point de mettre en question les symboles chrétiens qui font partie de notre paysage culturel.
Au-delà de l’opposition entre deux religions qui n’offrent pas la même vision de l’humanité, et notamment de la femme, c’est une confrontation entre deux civilisations qui se déroule.
Il faut être à la hauteur de celle à laquelle nous appartenons.
Que les musulmans puissent pratiquer leur culte dans des conditions convenables est souhaitable.
Que la plupart souhaitent mener une vie tranquille et compatible avec notre mode de vie est probable.
Que certains trouvent dans leur religion des règles qui les aident à bien vivre en société est sans doute vrai.
Mais il est impératif de remettre les pendules à l’heure :
Celle du clocher de l’église, qui rappelle que notre vieille civilisation est romaine et chrétienne, et qu’elle n’est pas un espace à conquérir.
Christian Vanneste
http://www.bvoltaire.fr/ du 21/06/2015