Un peu de tenue !
Cette semaine, une image m’a surpris, choqué même.
Celle de ce prêtre dont l’église aurait pu subir un attentat djihadiste dimanche dernier.
On le voit sur le parvis de l’église de Villejuif recevant le Premier ministre et son évêque, habillé d’un sweat-shirt au coq on ne peut plus gaulois mais peu catholique, en pantalon de sport, comme s’il allait jouer au football !
Aucun signe religieux.
Peut-être une croix en pendentif mais je n’ai pas pu la distinguer clairement.
Le cameraman voulait peut-être éviter de la filmer pour ne pas heurter la sensibilité de certains téléspectateurs !
Manuel Valls, dont on sait qu’il voudrait faire oublier à la France qu’elle fut consacrée à Dieu, a dû apprécier cet anonymat, cette clandestinité.
Et je me suis dit que son voisin imam devait avoir une splendide robe pour s’identifier.
Car comme le veut l’islam, le vêtement du vrai musulman ne doit pas ressembler aux vêtements des mécréants.
Cela faisait pourtant presque deux mille ans que les prêtres portaient un habit les distinguant de leurs ouailles.
Une soutane pendant des siècles ou plus récemment un ensemble plus moderne, le costume de clergyman avec un col romain.
Hélas, les mauvaises interprétations du concile de Vatican II ont remisé ces habits ecclésiastiques au plus profond des sacristies, et de nombreux prêtres, en France notamment, continuent à préférer se mêler à la foule anonyme plutôt que de clairement s’identifier comme successeur des apôtres.
Un dicton populaire affirme que l’habit ne fait pas le moine.
C’est néanmoins dans leur habit monastique, et peut-être à cause de lui, que les moines de Tibhirine ont été décapités.
Et c’est en souvenir du Christ et de ses apôtres que les prêtres ont toujours été identifiés de par leur habit spécifique.
Un prêtre n’aura d’ailleurs accès au Vatican qu’en soutane, même aujourd’hui sous le pape François, que l’on pourrait croire plus laxiste en manière de tradition liturgique.
Et si l’habit ne fait pas le moine, ni la religieuse, il contribue cependant à son aura, il permet à la religion fondatrice de notre pays une visibilité qui lui fait largement défaut.
Prenez le cas de deux diocèses, ceux de Toulon et de Bayonne, jugés conservateurs car leurs évêques veulent y maintenir une tradition ancestrale et ce, dans le cadre du dernier concile.
Les séminaires y sont pleins, les curés joyeux de porter leur soutane, les églises sont pleines le dimanche.
Comme c’est le cas de notre paroisse Saint-Cécile de Boulogne où les petits gris en sandales et tunique grise attirent une foultitude de jeunes à toutes leurs messes, alors que sur l’île de Ré, mon autre référence, les dix églises tenues par deux prêtres « en civil » et qui n’ont qu’une lointaine idée de la beauté liturgique, sont désespérément vides où fréquentées par quelques têtes très grises.
Il serait donc temps de rectifier ce dicton et d’imposer à l’ensemble du clergé, et surtout dans les banlieues, de s’identifier par un habit qui invite, quoi qu’on en dise, au respect de tous envers ces ministres du Christ.
Pensons à tous ces chrétiens martyrs du XXIe siècle, de l’Irak à la Libye, qui ne craignent pas le couteau de leurs assassins, et qui portent fièrement leur croix jusqu’au sacrifice ultime.
Comme nos curés pourraient porter haut et fier leur habit ecclésiastique,
signe de leur consécration au Christ.
Floris de Bonneville
http://www.bvoltaire.fr/ du 26/04/2015