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Pourquoi Nos Médias N’En Disent Mot?

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Affrontements
en Afrique du Sud

Car nous ne pouvons pas être culpabilisés quand des Noirs locaux lynchent des Noirs immigrés.

Depuis environ trois semaines, Johannesburg, Durban et d’autres villes sud-africaines sont le théâtre de violents affrontements entre la population noire sud-africaine et la population noire émigrée du Mali, du Zimbabwe, Mozambique, Ethiopie, Somalie et Malawi.
Les manifestants accusent les immigrés de voler leurs emplois.

Les marxistes pourront se réjouir puisque les noirs se battent entre eux pour protéger leur emploi et c’est bien sûr la faute aux colons blancs qui créent le chômage du peuple et l’incitent à se battre contre leurs semblables étrangers pour avoir la paix.

Les affrontements ont déjà fait près d’une dizaine de morts et une trentaine d’arrestations.
La police a demandé des renforts pour juguler ces émeutes qui se sont répandues dans de nombreuses agglomérations du pays, en particulier dans les townships.
Cinq camps de réfugiés ont du être installés pour les étrangers et les ONG les espèrent très provisoires.

Les commerces des noirs étrangers sont systématiquement pillés et brûlés, leurs propriétaires sont menacés, certains ont été lynchés et brûlés vifs et déjà les pays voisins organisent le rapatriement de leurs ressortissants.

L’Afrique du Sud avait connu des émeutes xénophobes pour des raisons identiques en 2008 qui avaient fait 62 morts.
Ces motifs sont essentiellement économiques, communautaristes et culturels du fait de l’apprentissage de la culture de la violence pendant l’apartheid.

De plus, les Sud-africains se considèrent supérieurs aux autres Africains.

Selon le journal « Libération » les causes de ces violences peuvent bien sûr être envisagées :
malgré ses immenses ressources et les promesses formulées à la fin de l’apartheid, la redistribution des richesses est restée un mirage et une large majorité de Noirs continue de vivre dans une précarité déshumanisante (le taux officiel du chômage est de 25% mais il est en réalité bien plus élevé).
Et bien sûr, comme souvent, les foules hostiles qui ont attaqué les commerces des «étrangers» ont été plus qu’encouragées par les discours incendiaires de certains leaders.
La surenchère a commencé fin mars.
C’est d’abord « Goodwill Zwelithini », le roi des Zoulous et donc la plus haute autorité traditionnelle de la province de Durban, qui a soudain appelé les étrangers à plier bagage et à quitter le pays.
Quelques jours plus tard, « Edward Zuma », le fils du Président, se lâche à son tour en jugeant les ressortissants africains «dangereux» car «certains viennent armés et contribuent aux problèmes de drogue».

Après les lynchages intervenus à Durban, le roi des Zoulous a déclaré que ses propos «avaient été mal interprétés» et la famille royale a dénoncé les actes de violences.
Le Président, lui, a été plus lent à réagir, même si jeudi, devant le Parlement, « Jacob Zuma » a fini par condamner clairement ces attaques.
Le mal est néanmoins bien plus profond.
Dans une tribune aussi virulente qu’éclairante postée jeudi sur « Facebook », le chercheur d’origine camerounaise « Achille Mbembe », professeur à l’université de Wits à Johannesburg, rappelle le harcèlement administratif de plus en plus pressant auxquels sont soumis les immigrés (même ses étudiants) et s’inquiète de l’émergence d’un «national chauvinisme» érigé en idéologie qui rejette notamment toute «dette» de l’Afrique du Sud vis-à-vis des autres pays africains. Pourtant, au cours des années sombres de l’apartheid, les pays voisins ont payé au prix fort l’accueil des exilés du mouvement de libération sud-africain, en étant la cible constante d’attentats et de tentatives de déstabilisation de la part du régime raciste.
Et même des Etats africains plus lointains ont contribué à l’effort de solidarité avec le mouvement anti-apartheid.
La haine raciale actuelle, en occultant ce passé, pose en réalité la question de l’identité du pays le plus austral du continent, souligne aussi « Achille Mbembe » :

«Quand on parle de l’Afrique du Sud, que signifie le mot Afrique ?»

interroge-t-il.
Jeudi, une marche contre la xénophobie a été organisée à Durban.
Mais la veille, d’autres africains étrangers étaient menacés à Johannesburg…

Officiellement, l’Afrique du Sud hébergerait deux millions d’immigrants légaux et un nombre inconnu d’immigrants clandestins, soit au moins trois millions d’étrangers pour 53 millions d’habitants.
Le pourcentages est faible au regard de l’ensemble mais il faut considérer que ces populations immigrées sont d’autant plus visibles qu’elles sont massivement regroupées dans les banlieues misérables de Johannesburg et Durban.

Le caractère évidemment xénophobe de ces émeutes entre noirs, que « Libération » contre toute logique attribue à la « haine raciale » donne néanmoins à réfléchir sur les émeutes xénophobes en Italie qui sont qualifiées de « racistes » ou « raciales » parce qu’elles opposent la population italienne très majoritairement blanche aux immigrés africains qui pillent leurs petites richesses et créent de l’insécurité.
De même on peut faire un rapprochement avec la lutte contre l’islamisation de la France qui est qualifiée de raciste, islamophobe, fasciste alors qu’elle reflète la crise économique (montant inflationniste des aides sociales, l’insécurité (2/3 des prisonniers sont musulmans selon Jack Lang), mise en péril du système de santé avec la CMU et l’AME qui creusent le trou de la sécu, concurrence sur le coût du travail, remise en question de notre histoire et de notre culture, conflits inter religieux exacerbés, etc.)

Nous devrions donc pouvoir être assimilés aux noirs Sud-africains qui se révoltent pour défendre leur pain quotidien.
Nous ne sommes pas tous « Charlie » mais désormais nous patriotes laïques et féministes, nous serons tous zoulous.

Alice Braitberg

http://ripostelaique.com/  du n° 404, le 20/04/2015


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