«Prolifération des armes à feu.»
Les faits remontent à la nuit du 16 au 17 mars 2011, et ont eu lieu dans une maison isolée, située en bord de rivière, près de Béziers.
(http://www.midilibre.fr/2015/03/29/l-octogenaire-avait-tire-sur-trois-jeunes,1142557.php)
Dans cette maison, un vieux monsieur de plus de 80 ans, atteint de la maladie de Parkinson.
Cette nuit-là, il ne parvient pas à dormir car la rivière en crue menace sa propriété.
Soudain, il entend du bruit, prend peur, attrape son fusil qu’il charge de cartouches en plastique, et tire «en l’air, puis à l’horizontale» –« Je ne les ai pas visés», plaide-t-il aussi– blessant ainsi l’un des trois jeunes entrés par «inadvertance» dans sa maison.
Visité déjà plusieurs fois, l’octogénaire avait donc quelques raisons de penser qu’il s’agissait d’un énième cambriolage.
Que croyez-vous qu’il arriva ?
Les trois «jeunes» sont -ils poursuivis pour tentative de cambriolage ?
Pour l’heure, c’est l’octogénaire qui a dû répondre de «faits de violence aggravée» !
« Je ne vis plus depuis les faits (…),
je fais des cauchemars»,
se plaint…l’un des jeunes malchanceux, pour cause de «plombs dans tout le corps».
Le vieux monsieur, daltonien, a confondu cartouches en plastique avec cartouches de plomb.
Le second jeune, quant à lui, ne décolère pas :
«Il vous a raconté n’importe quoi, il a voulu nous tuer.
Nous, on est des gens honnêtes.»
Quant au 3ème larron, il ne s’est même pas présenté au tribunal.
Message reçu 5 sur 5 par le procureur « Angélique Dépétris », pour qui le vieil homme, octogénaire, parkinsonien, daltonien :
«est à lui tout seul un magnifique spot de publicitaire pour la lutte contre la prolifération des armes à feu.
C’est aussi un fléau que d’imaginer qu’on a une arme chez soi pour se défendre.
Il a été un danger pour la société.»
Des fusils à plomb, des fusils de chasse pour chasser le gibier, qui se trouvent bien souvent depuis des lustres, chez les paysans ?
La prolifération des armes à feu ne se rencontre-t-elle pas plutôt dans les banlieues, où se procurer une « kalach’ » est à peu près aussi facile, pour celui qui connaît les tuyaux, que d’aller acheter une baguette de pain ?
Pour exemple, le 9 février, quand Manuel Valls se rendait à Marseille pour vanter les bons chiffres de la sécurité, fut trouvé dans un appartement dans le quartier la Castellanne, 7 kalachnikovs et…
aucune charge ne sera retenue contre les occupants qui, si l’on en croit la procureur « Dépétris », illustraient pourtant autrement plus gravement qu’un vieux monsieur détenteur d’un fusil à plomb, son fameux « spot publicitaire »…
Son âge, sa maladie, son handicap, sa précédente nuit blanche pour cause de stress dû à la montée des eaux, son angoisse d’être une énième fois cambriolé, aucun de ses arguments reposant sur des faits réels n’atteindront les membres du tribunal.
Et si la proc’ requérait 1 an de prison ferme, la présidente du tribunal, elle, a jugé qu’un an (quand on a failli tuer de pauvres jeunes introduits dans sa maison sans y être invités, n’est-ce-pas), ce n’était pas suffisant.
Le vieil homme est condamné à 2 ans de prison ferme.
«Une peine sévère, car le tribunal est inquiet de ce qui peut encore arriver…
rien ne justifie de tirer sur quelqu’un avec une arme à feu.»,
dit-elle.
Mais qu’est-ce qui pourra bien arriver à cet octogénaire, la prochaine fois qu’il se ferait «visiter » ?
De ne plus avoir 80 ans,
de ne plus être Parkinsonien,
ni daltonien,
et de tirer à la kalach’ sur ces graines de cambrioleurs ?
Ou madame la présidente veut-elle dire que la prochaine fois, il n’a qu’à se laisser faire bien gentiment, le vieux ?
Avec semblables arguments, si le tribunal, en prononçant ce jugement, voulait signifier aux Français qu’il déclare illégitime, illégal, le cas de légitime défense, il ne s’y prendrait pas autrement.
Ce n’est pas tout :
Le vieux monsieur qui avait voulu se défendre devra verser 6.500 euros de provision de préjudices à la victime la plus touchée, celle qui n’avait vraisemblablement pas beaucoup de plomb dans la tête…
Une sentence à l’opposé de celle rendue par le tribunal d’Avignon, ce mois de mars 2015, à l’encontre d’un prévenu jugé pour agression sexuelle sur une mineure de 15 ans.
Un prévenu jugé par défaut puisque…absent lors de son audience.
http://www.ledauphine.com/vaucluse/2015/03/30/agression-sexuelle-sur-une-ado-un-an-ferme
Il la croyait majeure, il voulait « l’épouser comme au bled, de façon traditionnelle. »
Il lui a sauté dessus, l’a attrapée par le bras, l’a embrassée, caressée et, sans l’intervention du père et du frère de la jeune fille, dieu sait comment l’agression aurait pu se terminer.
Verdict de la présidente du tribunal :
Une condamnation par défaut, donc, à 1 an de prison ferme et 1.500 euros d’amende.
-D’un côté, un vieil homme malade qui s’est senti en état de légitime défense prend 2 ans de prison ferme et 6.500 euros de provision !
-De l’autre, un agresseur sexuel – même pas présent lors de son procès – condamné à 1 an ferme et à plus de 4 fois moins de dommages et intérêts.
Elle est belle, notre justice française, qui décrète coupable un vieux monsieur malade, tout seul dans sa maison, pour avoir voulu défendre sa peau, et qui, de l’autre, ne juge pas légitime de retenir des charges contre des individus hébergeant chez eux des armes de guerre, ou rend un verdict des plus cléments envers un agresseur avéré.
Caroline Corbières
http://ripostelaique.com/du n° 401, le 02/04/2015